Orgueil et préjugés est le plus connu des six romans achevés de Jane Austen. Son histoire, sa question, est en apparence celle d’un mariage: l’héroïne, la vive et ironique Elizabeth Bennett qui n’est pas riche, aimera-t-elle le héros, le riche et orgueilleux Darcy ? Si oui, en sera-t-elle aimée ? Si oui encore, l’épousera-t-elle ? Mais il apparaît clairement qu’il n’y a en fait qu’un héros qui est l’héroïne, et que c’est par elle, en elle et pour elle que tout se passe.

Si vous suivez le blog, vous vous êtes sans doute rendu compte que mes lectures oscillent principalement autour du fantastique, un peu de contemporain, rarement de romance mais jamais de classique. C’est un genre qui me rappelle souvent de mauvais souvenirs, notamment les lectures obligatoires en cours de français. Néanmoins, je recherche souvent à lire plus de classique puisque pour moi, cela représente un patrimoine culturel  ainsi qu’une culture générale que j’aimerais beaucoup maîtriser. Après avoir vu et adoré le film il y a peu de temps, j’ai eu envie de me lancer dans Orgueil et Préjugés, un livre qu’on ne présente même plus tant il est devenu un classique de la littérature.

« Je lui aurais volontiers pardonné son orgueil s’il n’avait tant mortifié le mien.»

Je n’avais jusque là lu aucune oeuvre de Jane Austen et je voulais énormément découvrir sa plume et comprendre pourquoi ce livre est devenue un classique. Je savais que ce livre était un favori pour beaucoup de monde, j’avais beaucoup aimé le film, je pensais donc avoir une valeur sûre en choisissant ce livre mais malheureusement, j’ai eu le sentiment de passer complètement à côté de ma lecture.

« Depuis le commencement, je pourrais dire dès le premier instant où je vous ai vu, j’ai été frappée par votre fierté, votre orgueil et votre mépris égoïste de sentiments d’autrui.»

Une des choses qui m’a le plus déstabilisé est le point de vue utilisé dans le livre. Je m’attendais vraiment à découvrir cette histoire du point de vue d’Elizabeth, je pense d’ailleurs que je l’aurais beaucoup plus apprécié si ça avait été le cas. Du coup le livre est narré avec un point de vue extérieur, on n’accède pas souvent aux sentiments des personnages et j’ai eu l’impression d’avoir une barrière entre le livre et moi, le sentiment de tout observer à travers une vitre, sans réussir à totalement rentrer dans l’histoire.

« Vous êtes trop généreuse pour vous jouer de mes sentiments. Si les vôtres sont les mêmes qu’au printemps dernier, dites-le-moi tout de suite. Les miens n’ont pas varié, non plus que le rêve que j’avais formulé alors. Mais un mot de vous suffira pour m’imposer le silence à jamais.

J’attendais énormément de l’histoire d’amour de Darcy et de Elizabeth qui était pour moi le coeur du livre mais là encore je n’ai pas réussi à ressentir la même émotion que pendant le film. Si les dernières pages m’ont absolument bouleversé, ce n’a pas été le cas pendant le reste du livre. J’ai beaucoup apprécié leur relation en tant qu’amis et leurs piques incessantes, mais concernant la romance, j’ai eu l’impression qu’elle arrivait de manière trop subite et je n’ai pas compris l’évolution soudaine de leur relation. Après, je pense que cela est due à ce que je disais plus tôt et cette sensation de barrière entre l’histoire et moi.

« – Il y a, je crois, en chacun de nous, un défaut naturel que la meilleure éducation ne peut arriver à faire disparaître.
– Le vôtre est une tendance à mépriser vos semblables.
– Et le vôtre, répliqua-t-il avec un sourire, est de prendre un malin plaisir à défigurer leur pensée. »

Passons néanmoins à un des bons points du livre parce que cette lecture n’a pas été non plus un désastre. D’abord, l’action se déroule dans la campagne anglaise du XIXème siècle et l’univers est totalement prenant au point que j’avais parfois du mal à revenir à l’époque présente en fermant le livre. Vient également la position des femmes au XIXème siècle, qui est pour moi vraiment le coeur de livre, bien plus mis en avant que la romance. Ainsi, on voit que les exigences envers la gente féminine sont nombreuses : elles doivent savoir danser, coudre, jouer du piano, être jolie et surtout trouvé un mari.

« C’est une vérité universellement reconnue qu’un célibataire pourvu d’une belle fortune doit avoir envie de se marier (…) cette idée est si bien fixée dans l’esprit de ses voisins qu’ils le considèrent sur-le-champ comme la propriété légitime de l’une ou l’autre de leurs filles. »

Très vite, les jeunes filles font leur arrivé dans le monde et on voit vraiment l’importance de ces bals et réunions organisés principalement pour se marier et non pas pour profiter des festivités. Celle qui incarne le plus cette étroitesse d’esprit est la mère d’Elizabeth qui apparaît comme un personnage peu cultivée et qui ne vit que pour les ragots et pour trouver le meilleur parti pour chacune de ses filles craignant que celle-ci ne deviennent des vieilles filles, ce qui serait une honte absolue pour la famille.

« En d’autres termes, vous êtes décidée à l’épouser. Il est riche, c’est certain, et vous aurez de plus belles toilettes et de plus beaux équipages que Jane. Mais cela vous donnera-t-il le bonheur ? »

Elizabeth est un personnage que j’ai beaucoup apprécié. Si les autres personnages me faisait penser à des poupées, Elizabeth à côté ressemblait à une vrai personne, beaucoup plus dynamique et énergique que les autres. Elle est également très cultivée, obstinée et se moque des conventions et exigences de son temps. C’est une personnage qui se démarque et qui ne se censure pas, elle dit ce qu’elle pense et c’est pourquoi je l’ai énormément apprécié.

« Nul plaisir, vraiment, ne vaut la lecture ; on ne s’en lasse jamais tandis qu’on se lasse du reste. »

Au final, c’est une lecture assez mitigée voir même une petite déception. Mais cela ne signifie pas la fin des classiques pour moi, il y a encore pas mal de classique que je compte ajouter à ma liste tel que les Hauts de Hurlevent ou Tess d’Uberville.

Auteur : Jane Austen
Titre : Orgueil et Préjugés
Edition : 10/18
Nombre de pages : 381 pages
Prix : 6,60€

7 commentaires

  1. Dommage que tu n’as pas plus apprécié que ça Orgueil et Préjugés :/
    Perso je n’ai pas beaucoup aimé les Hauts de Hurlevent, j’ai hâte de voir ton avis dessus ^^ Sinon on m’a fortement recommandé Jane Eyre, je ne l’ai pas encore lu mais peut-être que ce sera le classique qui te plaira 🙂

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