La première fois que je rencontrai Jasmine Greene elle apparut comme des gouttes de pluie. J’étais ce musicien maladroit et elle était la reine du lycée. Les seules choses que nous ayons en commun étaient notre musique et notre solitude. Puis, en un éclair, elle disparut.

Des années plus tard, je la retrouvai dans une rue de la Nouvelle Orléans. Elle avait changé, mais moi aussi. La vie nous avait rendus plus froids. Plus durs. Solitaires. Fermés.

Nous n’étions plus les mêmes, mais les fragments de mon être brisé reconnurent la tristesse qui demeurait en elle. À présent qu’elle était revenue je ne commettrais pas l’erreur de la laisser partir de nouveau.

Brittainy C. Cherry est sans doute l’une de mes meilleures découvertes cette année puisqu’elle parvient à combiner deux choses que j’aime énormément : la romance ainsi que des éléments durs psychologiquement. Même si je n’ai pas encore fini la saga The Elements, je me suis immédiatement jetée sur cette nouvelle parution sans même savoir qu’elle serait, cette fois, le thème abordée, faisant totalement confiance à l’autrice.

« C’était une tradition dans ma famille (…) À chaque fois qu’une personne traversait une période difficile, ou un changement majeur dans sa vie, on lui donnait un double de clé pour lui rappeler qu’elle ne serait jamais seule.

Je tiens d’abord à vous mettre en garde, si vous êtes sensible, passez votre chemin. En effet, c’est un livre qui traite de harcèlement scolaire et celui-ci est décrit de manière assez violente et crue. Je ne suis pas spécialement sensible en général et pourtant il s’agit du livre le plus dur auquel j’ai été confronté jusqu’à présent et il y a même eu un moment dans ma lecture où je me suis demandée si je n’allais pas m’arrêter là, tant ce que je lisais me retournait l’estomac. C’est une chose qui ne m’était encore jamais arrivé donc si jamais vous êtes sensibles ou si ce genre de situation vous touche d’une certaine manière, faites attention en lisant cette histoire.

« Écoute-moi bien, ce n’est pas parce que d’autres ont subi des choses plus graves que ta douleur n’est pas réelle. Tu as le droit de te sentir blessée. »

Après un moment de doute, je me suis dit que je ne pouvais pas abandonner les personnages à ce moment de l’histoire, je devais m’accrocher et les soutenir. Au niveau des personnages, on a tout d’abord Jasmine, une jeune chanteuse constamment sous la pression de sa mère. Celle-ci a un mode de vie très encadré, très strict et elle a perdu depuis longtemps ses rêves et ses espoirs. Seule la soul la fait encore vibrer.

« Tu ne devrais pas ressortir d’une audition en disant que c’était « bien ». Tu dois être la meilleure. C’est ça ou rien. Tu dois exceller dans les trois disciplines. »

Puis vient Eliott, le personnage qui m’a le plus touché et pour cause, sa vie va prendre un tournant radical. Si vous lisez ce livre, vous verrez deux versions différentes de cet homme. Toute d’abord une version fragile, que l’on a envie de protéger par tout moyen puis une version beaucoup plus sombre et renfermée. C’est un personnage assez complexe psychologiquement et auquel je me suis énormément attachée. En plus de cela, il souffre d’un bégaiement et j’ai beaucoup apprécié que cela soit représenté, d’autant plus que le fait d’avoir des chapitres de son point de vue, nous permet de mieux comprendre son handicap et les difficultés auxquels il fait face quotidiennement.

« Pour le restant de mes jours, j’allais être prisonnier de ma culpabilité. J’allais être enfermé derrière les barreaux de mon esprit, incapable de me libérer des dommages qui avaient été causés à mon cœur et à mon âme. »

C’est un livre qui se déroule en deux temps, les deux périodes étant séparés par un évènement horrible que je n’avais absolument pas vu venir et qui confirme encore une fois, la violence de cette histoire. Il n’y a pas de retour en arrière possible, pour aucun personnage et une partie de mon coeur s’est brisé en même temps que le leur.

« Lui, d’ordinaire si nerveux, ne l’était plus du tout lorsqu’il tenait un saxophone entre les mains. Lorsqu’il était pris par la musique, son âme était libérée. Grâce au jazz, Elliott pouvait enfin respirer. »

J’ai énormément aimé le lien qu’entretient ce livre avec la musique, plus particulièrement avec la soul et le jazz. La musique est extrêmement importante et fait revivre les personnages. Ajoutons à cela que l’histoire se déroule à la Nouvelle-Orléans, berceau de la musique jazz et il n’en fallait pas plus pour me sentir emportée.

« Chaque fois que je pensais à la maison, ce n’était pas à un lieu que je pensais. Je pensais à des gens. Je pensais à ceux qui m’avaient forgée pour que je devienne la femme que j’étais devenue, ceux qui m’aimaient avec mes cicatrices et me disaient que ces cicatrices étaient belles, ceux qui m’avaient autorisée à faire des erreurs sans pour autant cesser de m’aimer.»

Au final ce livre a été un énorme énorme coup de coeur malgré l’horreur de ce livre. C’est une histoire forte, poignante et malgré certains passages horribles, c’est également une histoire de reconstruction et de pardon. Il y a des lectures qui nous chamboulent et nous changent, des lectures que l’on n’oublie jamais. Behind de Bars fait partie de ces livres là et je pense qu’une partie de moi est restée au milieu de ces pages.

Auteur : Brittainy C. Cherry
Titre : Behind the Bars
Edition : Hugo Roman
Nombre de pages : 383 pages
Prix : 17€

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