Quand Tatiana rencontre Eugène, elle a 14 ans, il en a 17 ; c’est l’été, et il n’a rien d’autre à faire que de lui parler. Il est sûr de lui, charmant, et plein d’ennui, et elle timide, idéaliste et romantique. Inévitablement, elle tombe amoureuse de lui, et lui, semblerait-il… aussi. Alors elle lui écrit une lettre ; il la rejette, pour de mauvaises raisons peut-être. Et puis un drame les sépare pour de bon. Dix ans plus tard, ils se retrouvent par hasard. Tatiana s’est affirmée, elle est mûre et confiante ; Eugène s’aperçoit, maintenant, qu’il la lui faut absolument. Mais est-ce qu’elle veut encore de lui ? Songe à la douceur , c’est l’histoire de ces deux histoires d’un amour absolu et déphasé – l’un adolescent, l’autre jeune adulte – et de ce que dix ans à ce moment-là d’une vie peuvent changer. Une double histoire d’amour inspirée des deux Eugène Onéguine de Pouchkine et de Tchaikovsky – et donc écrite en vers, pour en garder la poésie.

 

 

Voici un livre qui s’est retrouvé dans ma PAL en raison de l’influence de Chloé, que vous connaissez peut-être sur Bookstagram sous le nom de Thebookofclocs. Et si ce n’est pas encore le cas, dépêchez-vous d’aller voir son compte qui est magnifique ! Pour en revenir sur ce livre, elle en avait parlé avec tellement d’amour que je me devais de lui laisser une chance et je suis ravie de l’avoir fait.

 

« Il a le mal d’un siècle qui n’est pas le sien ;
Il se sent l’héritier amer d’un spleen ancien.
Tout est objet d’ennui pour cet inconsolable-
Ou de tristesse extrême, atroce, épouvantable.
Il a tout essayé, et tout lui a déplu.» 

 

C’est un livre radicalement différent de ce que j’ai l’habitude de lire et pour cause, l’histoire est entièrement rédigée en vers libre. Or, je dois dire que cette différence m’a particulièrement posé problème au départ. En effet, on a des phrases coupées en plein milieu et, lorsque l’on a pas du tout l’habitude de lire de la poésie, c’est déstabilisant. J’avais l’impression d’avoir une lecture hachée mais, finalement, j’ai fini par m’y habituer et cela ne m’a plus dérangé.

 

« C’est bête
mais c’est seulement quand tu es là que j’ai l’impression 
d’être là où je dois être.
Le reste du temps, je suis comme quelqu’un à la fenêtre
qui se regarderait vivre dehors
et qui aurait l’impression que ça arrive
à quelqu’un d’autre. » 

 

La plume de Clémentine Beauvais est incroyable ! C’est probablement l’une des écritures les plus belles qu’il m’a été donné de lire. Celle-ci, en plus d’être d’une grande fluidité, permet de communiquer énormément d’émotions. C’est une histoire remplie de tendresse, de douceur mais qui abordent les difficultés de l’amour, de la séparation et du manque. De plus, il y a des citations magnifiques à l’intérieur. Les mots choisis sont à chaque fois d’une grande justesse et sonnent à merveille dans les oreilles.

 

« C’est étonnant ces amours 
qui donnent des contours à nos attentes molles,
des couleurs intenses à nos décors,
qui nous font brusquement vivre en haute résolution,
et nous convainquent que le reste du monde 
est tristement aveugle. » 

 

La relation d’amour qui unit les protagonistes est puissante et passionnelle. C’est un livre très court, il fait seulement 264 pages et l’écriture prend assez de place donc je pense qu’en réalité, on est plutôt sur un livre de 200 pages. Par conséquent, leur histoire se déroule vite mais cela ne m’a pas dérangé. Leurs sentiments sont très intenses et ils ont particulièrement raisonné en moi. Je me suis pas spécialement attaché aux personnages mais je les ai quand même appréciés.

 

« Pourquoi voudrait-on reconnaitre ses pensées
dix ans plus tard
quand le miroir nous montre bien qu’on a changé ? » 

 

C’est une histoire très agréable à découvrir et qui peut se lire en une seule journée. C’est un concentré d’émotion, une histoire à la fois touchante, belle et douloureuse. J’ai trouvé la fin à la hauteur du livre c’est-à-dire douce-amère. Étonnement, je ne suis pas fan de ce type de fin puisque je préfère les avenirs clairement définis mais ici, j’ai trouvé que c’était un très bon choix de l’autrice. Finalement, je garde un excellent souvenir de cette lecture et je la recommande totalement.

 

Autrice : Clémentine Beauvais
Titre : Songe à la douceur
Edition : Editions Points
Nombre de pages : 264 pages
Prix : 7,40€

 

4/5

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