Aujourd’hui je vous retrouve pour un article un peu particulier puisque nous n’allons pas parler d’un livre à proprement parler, mais plutôt de son écriture et de sa traduction. Crescent City est un livre que j’ai découvert dans sa version originale l’année dernière et qui avait été un énorme coup de coeur. D’ailleurs, j’ai déjà rédigé un article qui est disponible ici et qui permet à lui seul, non seulement d’exprimer mon amour pour ce premier tome, mais également de te convaincre de le lire si ce n’est pas déjà fait. 

Cela faisait un petit moment que je voulais relire ce livre et, lorsque De Saxus a annoncé la sortie du livre en français, je me suis dit que c’était l’occasion parfaite de le relire. Au départ, je comptais l’acheter par moi-même mais lorsque j’ai reçu un mail me le proposant en service de presse, j’ai décidé de tenter ma chance. D’ailleurs, je remercie énormément la maison d’édition pour l’envoi de cette belle brique. Si vous suivez un peu Sarah J. Maas, vous n’avez sans doute pas pu échapper au scandale qui a éclaté sur les réseaux sociaux concernant la traduction misérable/catastrophique de Throne of Glass réalisée par La Martinière. (Si jamais, je vous invite à aller relire l’article de Tatiana à ce sujet). Par conséquent, la maison d’édition n’étant pas la même, je voulais voir à quoi ressemblait la traduction et si celle-ci valait son prix. 

Je ne vais pas faire durer le suspense plus longtemps : j’ai adoré redécouvrir ce livre en français ! Et je suis par ailleurs très étonnée de la traduction. Crescent City est un livre destiné à un public assez mature. On est pas du tout sur un livre jeunesse et cela se ressent dans la plume. Dans cette oeuvre, Sarah J. Maas a un style assez cru, voire même un peu vulgaire. Les insultes et les références sexuelles sont assez nombreuses et la censure aurait été facile. Ici ce n’est pas le cas. J’ai comparé certains chapitres entre eux et les phrases étaient tournés exactement de la même manière. Il n’y avait pas de mots supprimés ou de modifications particulière et l’on est donc réellement sur une traduction et non sur une réécriture. Le personnage de Bryce possède une certaine arrogance et un mépris qui se ressent dans ses gestes mais aussi dans ses paroles et j’avais peur que cela soit perdu en cours de route et encore une fois, pas du tout. J’ai retrouvé la même Bryce pour mon plus grand bonheur.

Concernant les scènes de sexe, là aussi je voulais voir ce qu’il en était puisque c’est souvent ces moments qui sont victimes de censure. L’avantage de Crescent City comparé à ACOTAR ou Throne of Glass est que ces dernières sont très peu présentes dans l’histoire. Quand on compare la longueur de ces scènes, comparée au volume global du livre, on est sur une proportion vraiment très dérisoire. Pour le coup c’est l’un des seuls passages que j’ai lu en comparant côte à côte les deux versions et je suis agréablement surprise de voir que les deux versions étaient identiques.

Récemment, de nombreuses personnes ont remarqué des coquilles dans les livres De Saxus, et plus particulièrement des notes personnelles de traduction qui n’avaient rien à faire dans le texte. Depuis, la maison d’édition a indiqué avoir changé son équipe mais je ne sais pas si Crescent City a fait partie de cette nouvelle traduction ou non. Quoi qu’il en soit, je n’ai pas trouvé de fautes dans ma lecture, en dehors de celles qui étaient volontaires. Par exemple, j’ai au départ était choqué par « Anfer » au lieu de « Enfer » mais après vérification dans la VO, je me suis rendue compte que cette modification était également présente dans l’œuvre originale. En effet, « Hell » devient « Hel ». Ou alors, les personnages emploient souvent l’expression « Do-minable« , un mélange de dominant et minable, qui vient qualifier à merveilles les hommes toxiques. J’ai également noté que le nom « Micah » est devenu « Michée » dans la version française mais c’est une traduction courante, y compris dans la bible, donc même si j’aurais préféré la conservation de « Micah », ce changement peut être compréhensible

Finalement, j’ai vraiment été ravie de la traduction qui pour moi, ne dénature pas du tout la plume de Sarah J. Maas, ni l’intrigue qu’elle a construit ainsi que ses personnages. La seule chose qui m’a peut-être un peu dérangée est la présence de longueurs à certains moments. Je n’avais pas du tout ressenti ces longueurs la première fois mais je pense que c’est tout simplement lié à la langue française en elle-même qui emploie plus de mots (et souvent plus long) pour dire la même chose au final. C’est d’ailleurs pour ça que la brique de 803 pages au départ s’est transformée en un pavé de 955 pages en VF. Quoi qu’il en soit, on est sur un traduction vraiment très bonne et qui retransmet parfaitement la plume originale.

17 commentaires

  1. Merci pour ton retour sur la traduction : ça fait plaisir de savoir qu’elle est fidèle et que l’on ne se fout pas de nous ><
    Je suis en train de lire Crescent City et c'est sûr qu'en français ça fait un beau pavé ! 😂

  2. WoW tu as fourni un travail vraiment poussé pour comparé la VO et la VF je te félicite, en tout cas je ressors de la lecture de ton article avec l’envie de découvrir CC en VF ! 🥰

    On sent vraiment que tu aimes cette œuvre !

  3. Merci de partager ton expérience, grâce à toi je vais enfin me lancer !
    Je me demandai, si tu ne le fais pas déjà, est-ce qu’il est possible que tu précises lorsqu’il s’agit d’une lecture difficile en VO ? J’ai un bon niveau en anglais mais je ne suis pas vraiment bilingue, ça m’inquiète donc souvent avant de commander un livre même si en général ça se passe bien pour moi.

    1. J’espère que l’univers te plaira ! Pour le niveau d’anglais, c’est vrai que je ne le fais pas vraiment puisque le niveau d’anglais est différent d’une personne à l’autre mais je pourrais rajouter une petite estimation du niveau en fin de chronique 😊

  4. Hello, merci pour cet article!

    Je lis actuellement Crescent city en français et il est vrai que le vouvoiement entres les deux personnages de l’histoire me dérange un peu…

    Je sais qu’en Anglais on ne retrouve pas se problème vu qu’on utilise le pronom «you» dans les deux cas cependant, j’aurais aimé savoir si en VO cette formule de politesse se retrouvais malgré tout peut être dans la tournure des phrases etc… ou si celle ci est en réalité une précision apportée de la part de l’auteur à la maison d’édition DeSaxus.

    Merci de votre réponse

    1. Salut ! Effectivement, le vouvoiement est un peu dérangeant, surtout quand les personnages se rapprochent et qu’ils se vouvoient toujours. On retrouve ça un petit peu au début si je me souviens bien mais ça disparaît très vite dans la VO 🙂

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