Dans une série d’essais personnels, George M. Johnson, journaliste et militant LGBTQIAP+, raconte de manière douce-amère son enfance, son adolescence et ses années universitaires dans le New Jersey et en Virginie.
Du souvenir de se faire casser les dents par des brutes à l’âge de cinq ans, de chiner avec sa grand-mère bienveillante, à ses premières relations sexuelles, cette autobiographie raconte sans détour les épreuves et les triomphes auxquels sont confrontés les jeunes queers noirs.
On rit, on pleure, mais plus que tout, on est touchés par la grâce et le courage qui se dégagent de cette œuvre. Véritable compagnon pour les jeunes queers qui se cherchent, “Le bleu ne va pas à tous les garçons” va au-delà de son public en s’interrogeant sur l’identité de genre, la masculinité toxique ou encore la famille.
Un témoignage brut, bouleversant et indispensable. Un véritable message d’espoir.

TW : Homophobie, Racisme, viol sur mineur, violence 

Lorsque De Saxus m’a proposé de découvrir ce récit autobiographique, j’ai tout de suite accepté puisque c’est un livre qui me tentait énormément. De plus, il s’éloignait pas mal de mes habitudes de lecture et je savais que je le dévorerais assez rapidement

« Ce jour-là, j’ai compris que je ne pouvais pas échapper à la personne que j’étais, car je serais moi que je le reconnaisse ou pas. »

La plume et le rythme 

C’est un récit à la fois fort, poignant et qui fait passer par une multitude d’émotions. La particularité du livre est dans l’écriture. Le protagoniste raconte son histoire mais celle-ci n’est pas linéaire. Il fait des retours dans le temps, il ajoute des petites anecdotes par-ci, par-là et c’est vraiment une manière de raconter que j’ai beaucoup apprécié. 

« J’ai appris que les enfants conscients de ma différence n’y voyaient aucun problème avant que la société leur enseigne qu’elle était une menace. »

En fait, j’avais vraiment l’impression d’être face à une personne qui me racontait son histoire de vive voix, comme on la raconte à un ami, en se perdant un petit peu à certains moments. La seconde particularité est qu’on ressent clairement dans les termes employés que ce livre est destiné à un public jeune et l’écriture est donc particulièrement accessible. 

« La connaissance est votre arme la plus aiguisée dans un monde déterminé à vous raconter des histoires. »

Les personnages 

J’ai beaucoup aimé découvrir la personnalité de George. C’est un enfant, puis une personne touchante et son histoire m’a beaucoup ému. J’ai également adoré les personnages secondaires, et plus particulièrement la famille de George. 

« Le nom est l’une des parties les plus importantes de votre identité. Il vous appartient. Il est attaché à chaque œuvre que vous créez. Votre nom détient du pouvoir lorsque vous entrez dans une pièce. »

C’est également intéressant de voir une réaction différente au sein de la famille. Malheureusement, on a l’habitude de voir des familles qui rejettent leurs enfants LGBTQIA+ mais ici, on a une autre vision : celle d’une famille qui apporte un soutien énorme. On ressent vraiment l’amour de l’auteur(e) pour eux et j’ai adoré. 

« Ton histoire vivra désormais éternellement à travers mes mots, afin que quiconque les lit sache qu’ils existent parce que tu as existé. »

L’histoire 

Même si ce livre s’adresse principalement aux jeunes noirs queer, c’est un livre qui peut être lu par beaucoup de personne. Il transmet de beaux messages sur l’acceptation de soi, des différences mais également sur la force et l’amour. Chaque chapitre termine avec une petite morale qui donne envie de se dépasser et d’affronter ses peurs. 

« La plupart des enfants ne sont pas naturellement méchants. Ce sont leurs parents qui les rendent ainsi. »

L’histoire aborde également beaucoup de thèmes intéressants comme les inégalités sociales entre les blancs et les noirs, notamment avec la montée du Sida dans les années 80 ainsi que la déformation de l’histoire enseignée en classe, notamment lorsque celle-ci est liée à l’esclavage. 

« Le fait de ne pouvoir m’identifier complètements aux héros noirs ou aux livres d’histoire tenait plus des modifications apportées pour soulager la culpabilité blanche que d’une vérité complète. »

Conclusion

Finalement, c’est un beau récit de vie. Je pense que c’est un livre qui peut apporter beaucoup pour les plus jeunes. J’ai passé un bon moment, même si parfois, j’étais en colère par les évènements vécus. Étant une biographie, je ne mettrais exceptionnellement pas de note à ce livre. En effet, je ne suis pas légitime à noter la vie d’une personne. Cependant, c’est un livre que je recommande. 

Auteur(e) : George M. Johnson
Titre : Le bleu ne va pas à tous les garçons
Edition : DeSaxus
Nombre de pages : 284 pages
Prix : 16,90€

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