
Cela fait deux ans que Paul Hansen purge sa peine dans la prison provinciale de Montréal. Il y partage une cellule avec Horton, un Hells Angel incarcéré pour meurtre.
Retour en arrière: Hansen est superintendant a L’Excelsior, une résidence où il déploie ses talents de concierge, de gardien, de factotum, et – plus encore – de réparateur des âmes et consolateur des affligés. Lorsqu’il n’est pas occupé à venir en aide aux habitants de L’Excelsior ou à entretenir les bâtiments, il rejoint Winona, sa compagne. Aux commandes de son aéroplane, elle l’emmène en plein ciel, au-dessus des nuages. Mais bientôt tout change. Un nouveau gérant arrive à L’Excelsior, des conflits éclatent. Et l’inévitable se produit.
Une église ensablée dans les dunes d’une plage, une mine d’amiante à ciel ouvert, les méandres d’un fleuve couleur argent, les ondes sonores d’un orgue composent les paysages variés où se déroule ce roman.
Histoire d’une vie, Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon est l’un des plus beaux livres de Jean-Paul Dubois. On y découvre un écrivain qu’animent le sens aigu de la fraternité et un sentiment de révolte à l’égard de toutes les formes d’injustice.

Parmi la multitude de livres que j’ai reçus pour mon anniversaire, Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon faisait partie des petites surprises de cette journée. Autant certains livres faisaient partie de ma wishlist, autant je n’avais pas du tout entendu parler de celui-ci et j’avais hâte de le découvrir.
« Il suffit de prêter son attention et son regard pour comprendre que nous faisons tous partie d’une gigantesque symphonie qui, chaque matin, dans une étincelante cacophonie, improvise sa survie. »
La plume
Ma première rencontre avec la plume de Dubois a été un peu particulière. C’est un style d’écriture assez soutenue, les phrases sont assez longues et parfois, je devais relire la même phrase plusieurs fois pour pouvoir la comprendre. Mais une fois habituée, la lecture a gagné en fluidité.
« J’aime la géographie des voyages, celle que l’on traverse à pied, à hauteur d’homme, instruit par les déclivités, la fatigue des jambes et le caprice des cieux. Beaucoup moins celle des livres enluminés de graphes et de data. »
Les personnages
Paul est un personnage assez complexe à cerner d’autant que même si le livre ressemble un peu à une autobiographie, il ne parle quasiment pas de lui. Il parle de sa famille, de ses deux parents totalement opposés, il raconte son enfance à Toulouse, son départ au Canada ainsi que les évènements qui ont marqué sa vie. Néanmoins, il reste assez passif dans ses réactions et sa personnalité a donc du mal à ressortir.
« La prison nous ensevelit vivants. Les courtes peines peuvent espérer quelque chose. Les autres sont déjà dans la fosse commune. Et si d’aventure on leur accorde une remise de peine, ils iront, un moment, respirer l’air du dehors, mais reviendront ici, dans la maison des réprouvés, où on les appelle par leur nom, où on les traite comme des animaux de ferme. »
L’histoire
Contrairement à mon habitude de ne pas lire les résumés, pour cette lecture je l’ai lu et par conséquent, je m’attendais à une histoire différente. Je pensais que le côté prison serait au coeur de l’histoire alors que finalement, le protagoniste développe beaucoup plus son enfance. Néanmoins, ça ne m’a pas du tout dérangé puisque j’ai beaucoup aimé le récit de vie. D’autant plus qu’il met en avant de très beaux thèmes comme l’humanité et la fraternité.
« La détention allonge les jours, distend les nuits, étire les heures, donne au temps une consistance pâteuse, vaguement écœurante. »
Conclusion
C’est un livre très touchant que j’ai beaucoup aimé découvrir. Il met en avant un beau récit de vie et des thèmes importants.
Auteur : Jean-Paul Dubois
Titre : Tous les hommes n’habitent pas le monde de la même façon
Edition : Pocket
Nombre de pages : 236 pages
Prix : 7,40€
Il me tente pas mal.
J’avais repéré ce livre à sa sortie, puis je l’ai quelque peu oublié…
Merci pour la piqûre de rappel.
En plus, tu me donnes très envie de le lire !